Thibault – Elève interne
La Région Grand-Est adoptait en juin dernier le plan régional pour la restauration et l’hébergement scolaires, afin de permettre à tous l’accès à l’éducation et à la formation. Parmi les mesures mises en place : l’hébergement en internat à 1€, destiné à l’ensemble des lycéens du secteur public. Pour en parler avec nous, Thibault Larcher, élève de Première générale au lycée Jean-Moulin de Revin dans les Ardennes.
Qu’est-ce que tu penses de la vie à l’internat ?
La vie a l’internat est très sympathique, très cool, je m’entends bien avec tout le monde, il n’y a pas de problème. L’internat est neuf et propre.
Une journée-type à l’internat, qu’est-ce que c’est ?
Moi personnellement je me lève à 6h30, pour me préparer pour le petit-déjeuner à 7h. Les cours commencent à 8h, donc nous avons trente minutes, quarante-cinq minutes pour déjeuner – c’est largement suffisant. Puis nous avons les cours jusqu’à 17h30, l’internat ouvre à cette heure-ci. Nous nous préparons pour 18h pour l’heure de permanence jusqu’à 19h. Puis après nous allons manger, puis nous remontons à l’internat, où nous avons du temps-libre. Il y aune salle de jeu à l’internat avec un babyfoot, salle télé, jeu d’échec, nous pouvons jouer aux cartes et plein de choses. Donc après à 21h30 nous retournons dans nos chambres, et nous nous couchons.
Et ensuite on recommence !…
Et après on recommence.
Qu’est-ce que t’aimes dans cette vie à l’internat, dans ce rythme ?
J’aime la convivialité de l’internat, tout simplement. J’aime bien être avec les autres, en groupe, et je préfère être à l’internat que chez moi.
Est-ce que sans internat dans ce lycée tu aurais pu venir suivre les cours ici ?
Non, j’aurais tout simplement dû changer de lycée. J’aurais pris le lycée de Givet. À la base j’habitais à Rocroi, donc mon lycée de secteur était Revin. J’ai déménagé à Givet en décembre dernier.
Là tu es en Première, l’année prochaine c’est la Terminale, donc tu seras encore à l’internat.
Oui, exactement, je serai encore à l’internat l’année prochaine.
Tu dis ça avec le sourire donc tu as l’air d’avoir envie !
Oui. Oui,j’ai très, très envie.
Comment se passe la vie en communauté avec tes camarades ?
Je pense que tout le monde prend ça avec plaisir, il y a beaucoup de sympathie entre nous. Il y a quelques disputes, mais c’est souvent vite réglé, et tout le monde s’amuse. Pour ma part je suis vraiment content de retrouver mes camarades de l’internat le lundi matin avec la reprise des cours.
Ce sont des élèves qui sont dans la même classe que toi ou ça te permet aussi de rencontrer des élèves que tu n’aurais pas croisé dans le lycée autrement ?
Sans l’internat je n’aurais sans doute jamais croisé les élèves d’internat parce que je suis sur la voie générale et on va que 90% des personnes de l’internat sont en voie professionnelle, donc je ne leur parle que par le biais de l’internat.
Est-ce que tu sais ce que tu souhaites faire en post-bac ?
Plutôt sur la voie des mathématiques… J’aimerais bien suivre une école d’ingénieurs.
Merci Thibault d’avoir répondu à nos questions. C’était une coproduction des radios associatives avec le soutien de la Région Grand Est.
Christèle WILLER – Vice-présidente région Grand Est
Christèle WILLER, vous êtes vice-présidente de la Région Grand Est, en délégation des Lycées et de l’Education. Madame WILLER, bonjour.
Bonjour.
Depuis cette rentrée scolaire, la Région Grand Est a voulu favoriser l’égalité sociale et géographique, avec cette mesure forte : l’internat à 1€.
Oui, tout à fait. On a voulu l’égalité des chances en matière d’éducation. C’est vraiment ce qui nous a guidé, le Conseil Régional en cette nouvelle année scolaire. Nous avons voulu l’internat à 1€ pour que nos élèves puissent choisir leur orientation. Le but est vraiment de faciliter les mobilités et de ne pas avoir l’orientation qui est subie. Ainsi, nos élèves peuvent faire le choix qu’ils souhaitent de leur formation.
Une mobilité facilitée et l’opportunité de choisir une formation en relation avec des métiers en tension.
Nous savons qu’actuellement, nous avons beaucoup de métiers en tension. Les lycées professionnels sont ciblés. C’est vrai qu’avec ce choix d’internat à 1€, c’était aussi l’idée que dans la ruralité, nos élèves puissent aller un peu plus loin et faire le choix de ces métiers qu’ils souhaitent, mais également des métiers en tension.
Autre point, que vous souhaitez aborder, celui de l’aide à la cantine qui est renforcée.
L’aide à la cantine est passée de 0,55 centimes à 0,80 centimes. La Région Grand-Est accompagne la cantine à plus de 50% sur la totalité du coût du repas pour faire en sorte que nos lycéens puissent manger une alimentation correcte et durable.
Un ordinateur pour chaque lycéen, c’est plus de 64 000 ordinateurs distribués depuis la rentrée scolaire.
Oui, nous avons continué le lycée 4.0. Les ordinateurs, pour rappel, sont mis à disposition gratuitement à tous nos lycéens. C’est aussi une aide pour le budget des familles. Comme vous l’avez dit, c’est 64 000 ordinateurs cette année. Et puis, depuis 2017, c’est 385 000 ordinateurs qui ont été mis à disposition des élèves.
Un chiffre clé, plus d’un milliard consacré à la jeunesse dans le budget 2023 de la Région, dont plus de 700 millions pour les lycées. Pour vous, le lycée du futur doit être durable, sobre et économe.
Le lycée du futur ne part pas de rien. Nous sommes déjà dans une démarche mais cette année, nous avons souhaité faire une année de consultation. Nous sommes partis sur quatre axes. C’est un lycée que nous voulons qui participe au bien- être des élèves et à celui de la communauté éducative, un lycée qui prépare l’avenir, un lycée ancré sur son territoire, un lycée acteur de la transition écologique puisque c’est aussi une de nos grandes thématiques. Donc toute cette année, nous allons avoir une consultation, que ce soit avec les élèves, les professeurs, nos agents qui travaillent dans les lycées, pour voir comment ils voient le lycée du futur, comment ils voient le demain pour travailler dans ces lycées.
En conclusion, au sujet de ce slogan, « Un avenir sans frein, le Grand Est, bâtisseur de destins », vous en dites quoi ?
Nous sommes là pour l’avenir de nos jeunes. Toutes les politiques que nous mettons en place, c’est pour améliorer le quotidien, leur bien- être, mais également leur formation du futur.
C’était Christèle WILLER, vice-présidente de la Région Grand Est, au sujet de l’internat à 1€ et des lycées. Une coproduction des radios associatives, avec le soutien de la Région Grand Est.
Fanny BOUDSOCQ, parent d’un élève interne au lycée Jean-Moulin de Revin
La Région Grand-Est adoptait en juin dernier le plan régional pour la restauration et l’hébergement scolaires, afin de permettre à tous l’accès à l’éducation et à la formation. Parmi les mesures mises en place : l’hébergement en internat à 1€, destiné à l’ensemble des lycéens du secteur public. Pour en parler, madame Fanny BOUDSOCQ, parent d’un élève interne au lycée Jean-Moulin de Revin, dans les Ardennes.
Comment avez-vous eu connaissance de ce nouveau dispotif de l’internat à 1€ ?
Quand nous avons été visiter l’école pour le gamin.
Qu’est-ce que vous en avez pensé ?
C’est super, franchement l’encadrement… Ils nous ont fait visiter, ils nous ont tout montré et franchement l’encadrement, rien à leur dire, tout est vraiment impeccable !
Qu’avez-vous pensé quand on vous a annoncé le prix de l’internat à 1€ par mois l’hébergement ?
Ah nous étions contents ! (rires) Ça fait du bien parce que, ce n’est pas donné, un internat !
Votre enfant aurait pu être à l’internat sans ce dispositif ?
Eh bien… oui, enfin… J’ai dû le mettre à l’internat parce que les trajets en train tous les jours ne sont pas évidents, parce que ça fait de la fatigue, et ils ne sont pas au top pour faire leurs études, quoi. Il aurait fallu que je m’arrange pour payer… Je payais tous les mois ! Là, c’est vrai, ça nous soulage, ça nous enlève une épine du pied !
Vous voyez déjà le résultat sur votre budget ?
Oui, automatiquement ! Je ne me souviens plus à quel prix était la nuit, mais nous étions bien dans les environs de 150 à 200€ parce que ça dépend du trimestre, ce n’est pas le même prix tous les trimestres.
Vous sentez votre enfant moins fatigué, ça marche pour lui, l’internat ?
Ah oui, oui ! Il n’est pas fatigué, il est au top dans sa scolarité, donc oui, il y a une grande différence !
Pour lui aussi ? Que vous dit-il de l’internat ?
Ah ! Lui est heureux à l’internat ! Il est bien, ils peuvent faire leur travail, quand ils ont des devoirs. Il n’est pas fatigué le matin. S’il faisait la route tous les jours il n’y arriverait pas.
Pour vous ce sera aussi l’internat l’année prochaine ?
Ah oui, il sera interne jusqu’à la fin de sa scolarité !
S’il n’y avait pas eu d’internat ou que l’internat avait été trop cher, comment vous seriez-vous organisé ?
J’aurais fait tout mon possible pour qu’il reste à l’internat, parce que pour moi la scolarité de mon fils est plus importante, pour ses études. Je me serais mise en quatre pour qu’il puisse rester là-bas.
Vous n’auriez pas trouvé un lycée plus proche, par exemple ?
C’est déjà le plus proche.
Sans ce dispositif ça vous aurait posé problème au niveau du budget de votre famille ?
Ah oui ! Oui, ça nous aurait posé souci mais, comme je vous le disais, nous aurions essayé de tout faire pour qu’il puisse y rester. C’est vrai qu’1 euro ça nous arrange très, très bien !
Merci, madame Boudsocq, d’avoir répondu à nos questions. C’était une coproduction des radios associatives avec le soutien de la Région Grand-Est.
Georges Lubrano, proviseur du lycée Jean-Moulin de Revin
La Région Grand-Est adoptait en juin dernier le plan régional pour la restauration et l’hébergement scolaires, afin de permettre à tous l’accès à l’éducation et à la formation. Parmi les mesures mises en place : l’hébergement en internat à 1€, destiné à l’ensemble des lycéens du secteur public. Pour en parler, monsieur Georges Lubrano, proviseur du lycée Jean-Moulin de Revin dans les Ardennes.
À quel type d’élèves est destiné cette mesure ?
À tous nos élèves. C’est la réponse que je vous ferais parce que d’abord ce n’est pas établissement qui ferme ses portes et met des critères de sélection là-dessus : c’est à tous les élèves qui souhaitent être dans les dispositions d’un accompagnement, par exemple ; des élèves qui souhaitent être au calme pour pouvoir avoir tous les éléments à disposition pour suivre leurs études, qui n’ont pas forcément besoin de nous, mais qui ont besoin de cette structure ; il y a des élèves qui ont envie de la vie en collectivité, en groupe, ou bien alors de faire des activités qu’ils ne pourraient pas forcément faire à l’extérieur.
Concrètement au niveau du lycée qu’est-ce que ça a changé ?
Écoutez, je vais vous donner deux chiffres. Deux nombres, plus exactement, c’est les nombres d’élèves qui ont fréquenté l’internat. Trente-neuf élèves il y a deux ans, et nous sommes à 54 élèves à ce jour. Effectivement c’est une augmentation des effectifs. Avec des effets qui sont dû au cadre de vie que l’on a amélioré, nous pourrons en reparler, et à la politique de la Région qui nous permet d’avoir des jeunes qui n’auraient pas fréquenté ou difficilement un établissement avec un internat, par le coût. Un Euro la nuitée – la nuitée –, ça permet à des familles de faire venir leurs jeunes de lieux un peu plus éloignés.
C’est le cas, chez vous ? Il y a des jeunes qui viennent de l’extérieur de Revin ?
Bien sûr. C’est une majorité, déjà ! Nous avons des jeunes qui viennent de Charleville-Mézières, des jeunes qui viennent de Rethel, des jeunes qui viennent de Reims. Donc effectivement nous touchons au niveau géographique des jeunes de l’ensemble de l’académie. Mais pas seulement. Nous avons des jeunes qui viennent de Revin, parce que ça permet de mieux les suivre. Alors pourquoi viennent-ils de Revin, ou de Rocroi, alors qu’il y a des bus – 10 minutes – ? D’abord parce qu’il y a un suivi avec eux, personnalisé. Et pourquoi les parents acceptaient-ils de payer un surplus alors qu’ils habitent à 10 minutes ? Mais ils ne payent pas ce surplus parce que justement il y a cette aide qui permet à des jeunes… On sait que l’internat c’est des jeunes qui en ont besoin. Et donc la famille est plus à même de venir, d’accepter, que de dire « non, ça nous reviendrait trop cher ».
Et ça permet aux jeunes d’avoir un cadre, de se lever tous les matins à la même heure, et de ne pas rater le réveil !
Quelque part oui ! (rires) Nous sommes vigilants là-dessus, il y a des Assistants d’éducation qui sont là pour assurer la sécurité, la vie de l’internat, qui les connaissances. Garçons, filles, ils ont leur Assistant d’éducation et qui permet d’avoir un petit peur ce rythme. C’est pour ça que nous avons demandé à des élèves de rester. Mais il n’y a pas que le rythme, pour éviter certains décrochages ! Il y a aussi l’encadrement plus scolaire, l’aide aux devoirs, par exemple, faire en sorte qu’un jeune puisse accéder à la documentation qu’il n’a pas forcément chez lui – CDI. Tout ça sont des éléments qui, si l’internat n’étaient pas accessible, ne permettraient pas à ces jeunes qui sont en situation en difficulté… Mais il y a d’autres jeunes qui ont besoin d’un soutien mais ne l’auront pas forcément, ou pas l’envie. Donc effectivement l’équipe d’encadrement est là pour assurer la vie de l’internat mais aussi pour aider, aiguiller les élèves au niveau de leur scolarité et de maintenir le cap qu’ils se sont fixés dans leur formation.
Merci monsieur Lubrano d’avoir répondu à nos questions. C’était une coproduction des radios associatives avec le soutien de la Région Grand Est.